Bernard Perret, faiseur de soie

Garder la magnanerie entre 23 et 24°C.

Récupérer des feuilles de mûriers d’excellente qualité et les couper en petits morceaux…

Non, il ne s’agit pas là de la dernière recette vegan à la mode. Mais plutôt du travail de Bernard Perret.

Ce dernier est sériciculteur.

« Qu’est-ce que c’est ?! » Me direz-vous…

La sériciculture, c’est l’élevage de vers à soie.

« Mais pourquoi faire ? »

Que vous êtes curieux ! 🙂

Explications : La sériciculture pour les nuls

Les vers à soie sont des chenilles qui vivent sur des mûriers. En sériciculture, on récupère les oeufs pondus par la femelle (des centaines) et on les place dans une couveuse où ils sont maintenu au chaud.

Après éclosion de l’oeuf, le ver va s’alimenter de feuilles de mûrier et prendra plus de 1000 fois son poids en un mois !

La chenille va ensuite s’agripper à un support en utilisant le fil qu’elle fabrique puis va ainsi se construire un joli et confortable cocon.

Ce fil, c’est la soie !

Pour le récupérer il faudra placer les cocons dans une étuve puis les tremper dans de l’eau bouillante pour tuer la chrysalide avant qu’elle se transforme en papillon et ne détruise le fil en perçant le cocon.

On pourra ensuite récupérer ce qu’on appelle dans le jargon, la soie grège ou soie brute.

Après plusieurs phases préparatoires (torsion, nettoyage, teinture, tissage…) la soie devient cette matière première que l’on connait tous, nous permettant de fabriquer des vêtements de qualité et même des produits haut de gamme tels que les carrés Hermès.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur la soie et son histoire, cliquez ICI

Q&A avec Bernard Perret !

Pour que la sériciculture soit accessible à tous, Bernard Perret va plus loin en proposant des kits de vers à soie.

Je vous laisse découvrir nos échanges :

Bernard Perret
Bernard Perret

My Foul’Art : Comment l’idée vous est-elle venue de créer et commercialiser des kits de vers à soie ?

Bernard P. : Je n’ai eu qu’à continuer ce que je faisais déjà à l’Unité Séricicole et ainsi développer ce savoir-faire.

J’exerce cette activité depuis juin 1981 en tant que technicien à l’Unité Nationale Séricicole de la Mulatière (sous tutelle de l’INRA ) jusqu’à sa fermeture fin 2009.
Puis à mon compte depuis début Janvier 2010 en créant LYON VERS A SOIE.

My Foul’Art : A qui sont destinés les kits de vers à soie que vous produisez ?

Bernard P. : Aux particuliers, aux écoles, aux associations et diverses demandes

My Foul’Art : De quoi sont composés ces kits ?

Bernard P. : Ponte, éclosion, suivi des 4 âges larvaires, vers à soie sur le point de réaliser leur cocon, chrysalides, papillons, accouplement et pontes. Feuilles de mûriers si nécessaire.

My Foul’Art : D’où viennent les vers présents dans vos kits ?

Bernard P. : Ils sont produits chez moi à SOUCIEU EN JARREST (69510) à environ 20 km de Lyon

My Foul’Art : En admettant que j’ai dans l’optique de fabriquer mon foulard en soie, combien de temps le ver mettra-t-il pour produire la matière première ?

Bernard P. : Un ver à soie réalise son cocon en 3 ou 4 jours. Son fil peut mesurer entre 1000-1500 voire 1800 mètres par cocon en double hybride. Il faudra environ 500 vers à soie pour produire un foulard, soit environ 500 km de fil. 

My Foul’Art : Comment traiter la soie après qu’elle ait été produite par le ver ? Quelles sont les prochaines étapes pour obtenir mon foulard en soie ?

Bernard P. : Les cocons blancs performants sont séchés dans une étuve pendant environ 10h00, si on laisse sortir les papillons, le cocon sera percé donc indévidable. Ensuite les cocons sont ébouillantés pendant 3 à 4 minutes pour les ramollir et dévidés en filature automatisée : il faudra dévider 8 à 10 cocons ensemble pour obtenir un seul fil très résistant (20 à 22 deniers). Ensuite le fil sera mouliné, (il subit une torsion pour le rendre encore plus solide). Chaque bobine de fil environ (107km) sera ensuite redévidée sur un ourdissoir pour obtenir les flottes de soie qui seront tissées sur un métier à tisser.

My Foul’Art : Quel est l’avenir de la soie selon vous ?

Bernard P. : La soie a un très bel avenir, et je suis maintenant convaincu qu’on pourra dans un très proche avenir relancer la sériciculture en France. Avec les outils modernes qui existent de nos jours dans tous les domaines de l’innovation (matériels et élevages), il sera beaucoup plus facile de relancer cette activité qui sera sans aucuns doutes source d’emploi.

Une bonne nouvelle pour le secteur !

Bernart Perret sera présent au salon My Foul’Art du 8 octobre prochain pour faire des démonstrations et répondre à toutes vos questions

My Foul’Art : Qu’attendez-vous de votre participation au salon My Foul’Art ?

Bernard P. : Un public qui sera enthousiasmé par la présentation que je vais réaliser.

Vous pouvez aussi le contacter par mail à l’adresse suivante : contacter.bernard-perret@hotmail.fr. Ou par téléphone au 06 07 21 58 25.

 

Reportage France 2 : De la soie made in France

Eva.

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